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A l'occasion de l'anniversaire de la librairie en 2019, nous avons édité et offert un livre de souvenirs. Voici donc les meilleurs moments de rencontres de nos dix premières années...
Emanuel Campo – Maison. Poésie domestique – La Boucherie Littéraire
25 mai 2016
Emanuel (avec un seul m) est très vite un habitué de la librairie car résidant dans le quartier. Lui est moi partageons la même admiration pour l’écrivain Thomas Vinau mais aussi pour Thierry Metz. Curieux et enthousiaste, l’univers d’Emanuel Campo est avant tout la scène, qu’elle soit théâtrale ou poétique, à tel point qu’il me confie un jour vouloir se consacrer à plein temps à l’écriture. Commence alors pour lui une vie de résidence, d’écriture scénique et d’interventions en milieu scolaire. Je sais qu’il publie régulièrement des textes dans des revues en ligne. À l’occasion d’un cabaret poétique à Lyon, Antoine Gallardo, un jeune éditeur installé dans le Luberon, lui signifie que son travail l’intéresse et qu’il serait prêt à publier un recueil.
En invitant Emanuel j’avais également le désir de la venue d’Antoine et ce qui m’intéressait, à travers ce livre, c’était de raconter l’histoire d’une première aventure éditoriale réussie. La parole d’un éditeur est rarement sollicitée dans les rencontres en librairies. Pourtant, c’est par lui qu’un livre commence à être imaginé, c’est le premier regard sur un texte qui va devenir aussi un objet multiple et nomade. Le catalogue de La Boucherie littéraire (puisque c’est le nom de la maison) met en valeur une poésie ou prose poétique contemporaine écrite par des auteurs qui portent souvent leurs textes à la scène et Emanuel ne cache pas son plaisir d’une lecture rythmée et amusée. Son recueil porte bien son titre, il s’agit d’évoquer le quotidien, l’enfance, l’intime et la famille. Antoine Gallardo n’est pas venu ce soir-là mais j’ai quand même tenu à interviewer Emanuel sur ce que change le regard d’un éditeur sur un travail d’écriture. Au départ, Emanuel a proposé un autre projet que Maison car il ne considérait pas celui-ci comme achevé. Pourtant, contre toute attente, c’est bien lui auquel Antoine s’est intéressé et qui sortira le premier de l’imprimerie. Maison a trouvé sa maison.