A l’encontre de l’avis médical, Florence a décidé d’accueillir sa fille Judith auprès d’elle alors que celle-ci est atteinte d’un cancer incurable. Florence sait mieux que personne quels sont les besoins de Judith et comment les satisfaire. Dans l’environnement familier qu’elle a à lui offrir, elle a organisé le passage quotidien de Théo, l’infirmier des soins palliatifs. Mais ses rapports sont accablants et les certitudes de Florence vacillent au fur et à mesure que l’état de santé se dégrade. Il va lui falloir accepter de ne plus prendre en charge ce qu’il reste à faire quand il n’y a plus rien à faire.
Avec ce premier roman simple, resserré, intime et lumineux, Marie De Chassey attrape à bras le corps la question épineuse de l’accompagnement, la question des aidants, comme on dit aujourd’hui. Mais avec elle, c’est un cheminement personnel et intime qui se dessine autour de ses trois personnages, l’articulation des besoins et des désirs de chacun ainsi que l’acceptation des contraintes puis du lâcher-prise. Pour tout cela, ce premier roman est d’une force et d’une justesse incroyables tant il détermine ce qui doit être essentiel dans les derniers espaces de vie communs. Un courageux pari, dignement relevé !