Après Patagonie route 203, son premier roman en 2020, l’auteur argentin Eduardo Fernando Varela nous invite à prendre de la hauteur en installant son deuxième roman, Roca Pelada au plus haut de la Cordillère des Andes.
À près de 5000m d’altitude nous rencontrons les lieutenants Costa, Gaitàn et leurs hommes au poste frontière de Roca Pelada ou presque personne ne vient. On y accède plus facilement « en descendant d’un nuage qu’en grimpant la cordillère ». Dans ce paysage lunaire et volcanique, la nature est plutôt hostile, traversée par les orages et les secousses sismiques. L’attente est l’activité principale de part et d’autre de cette frontière absurde. Les hommes parfois marqués par le manque d’oxygène dû à l’altitude ont tendance à délirer, offrant aux lecteurs quelques scènes cocasses. Pour occuper cette interminable attente, ils passent le temps en s’épiant mutuellement entre siestes dans les hamacs, mâchouillage de coca, préparation d’un match de foot, déplacement de météorites. Un bouleversement s’annonce quand un des deux lieutenants quitte son poste et est remplacé par une femme…
Eduardo Fernando Varela aborde des sujets graves tels que l’emprise de la nature sur les hommes, l’autoritarisme, la domination sociale et l’absurdité du nationalisme mais toujours avec des situations rocambolesques et hilarantes.